Donna Diega de la Vega

Je n'ai jamais ecrit de blog.
J'ai souvent adoré en lire certains (comme par exemple le Blog de Ron l'infirmier, qui m'a veritablement fait passer des moments agréables) , mais je n'avais aucun interet ni envie à en ecrire un moi meme etant donné que je n'avais rien à raconter.

Si, il se passe des choses extraordinaire dans ma vie, comme la fois ou toutes les caisses du magasin ATTAC se sont bloquée en meme temps et qu'il a fallu distraire le petit Tom dans son caddie en jonglant avec des pêches, mais je n'etais pas sur que cela interesserait qui que ce soit.

En me jetant à corps perdu dans cette experience de libertinage, j'ai ressentu le besoin imperieux, non seulement de raconter ce qui m'arrive, mais surtout de le partager.

La seule personne avec qui je peux en discuter est ma moitié, Bob, qui a decidé de parcourir ce chemin avec moi (ou pour etre plus pres de la vérité, a chaussé ses crampons et ma trainé sur le sentier avec lui, se foutant un peu que je sois en talons ou non).

Depuis le moment ou nous avons "concrétisé", et meme avant, des la conception du projet, ce secret me brûle les lèvres.

Au lendemain de notre escapade à 3 sur le canapé, alors que Bob venait de partir se jeter corps et ames dans les transports en commun, une envie plus que dure à réfréner s'empara de moi, et c'est avec la volonté d'un moine tibéthain que je m'empecher d'aller a ma fenetre hurler aux voisins et passants ébahis :

"-Hier soir, deux hommes m'ont fait l'amour et c'etait GENIAAAAAAAAAAAL ! ! !"

Le lendemain, ou ma mère m'appellait au téléphone, et me posait l'habituelle question :
"-Alors, quoi de neuf?"
la premiere pensée qui me vint à l'esprit fut de rétorquer instantanément :
"-Ben hier soir, 'jai fait l'amour avec deux hommes, et franchement, ca le fait bien !"

Et pourtant, je lui dit simplement:
"-Comme d'hab, pas grand chose..."

Cela me brûle les lèvres, tout simplement.
Un couple d'amis viennent diner à la maison? Nous parlerons de tout mais jamais de cela.

Tel Clark Kent, je vais le matin venu faire mes courses incognito, vit ma petite vie tranquille, une parmis tant d'autres, et le soir venu, ou seule dans l'intimité de mon bureau, je me transforme et devient "libertine", cette identité secrete que nul ne doit percer pour le bienfait de l'humanité (je ne possede pas encore de cape rouge ni de collant bleu, mais j'ai vu qu'il y avait des sites spécialisé pour ce genre de costumes...).

Cette nouvelle vie composée de deux facettes qui jamais ne se croisent est comme un fardeau auquel il faut s'habituer. En tant que Libertine dialoguant avec des inconnu(e)s, je peux parler de tout, du sexe le plus cru, des mes envies, mes fantasmes, aussi parfois de mes inquietudes, bref, de tout et de rien, mais je ne peux lever le voile sur la vie de Gwen, sur sa famille, sur son travail...
Car dans cette vie la, Gwen n'existe pas vraiment.

En tant que Gwen, parlant normalement avec ses ami(e)s, prenant un café avec ses voisins ou appelant sa famille au téléphone, l'autre facette de ma personalité reste dans l'ombre, oubliéé, laissée de coté mais ne demandant à chaque minute qu'une occasion de ressortir...

Impossible de faire sortir toutes ces idées, ces sentiments, ces questions, ces reflexions qui chaque jours me sumbergent..

Jusqu'a votre arrivée.

Vous qui êtes la, que je ne connais pas, qui me lisez et qui pénétrez parfois dans mon intimité plus profonde que ne le fera jamais un vulgaire coup d'un soir...
Vous qui silencieusement buvez mes paroles pour en faire ensuite ce que vous en voulez.
Vous qui à la difference de Bob ou moi avez un regard exterieur sur cette étrange aventure.
Vous à qui je me sens libre de dire ce que je veux

Tel l'anonyme qui se cache sous le masque noir du renard des sables, en vous, j'ai trouvé mon confident, mon partenaire, l'associé de mes escapades nocturnes...

En vous, j'ai trouvé mon Bernardo.
Libre à vous de lui donner une voix...