mardi 12 février 2008

Point Break

Bob et moi, on a breaké...
C'était inévitable.
Il parait d'ailleurs (en en discutant avec d'autres couples), que OUI, c'est inévitable.
A un moment ou un autre, pour diverse raison: on break.

Bob n'était pas sûr de ce que je voulais.
Le manque de rencontres réelles et réalistes, le peu de contacts pouvant véritablement aboutir à quelque chose et ma non frénésie à rencontrer vite n'importe qui, n'importe quand et n'importe comment avait finit par le persuader qu'en fait, je n'aimais pas ca et que je faisais tout (consciemment ou inconsiemment) pour qu'il ne se passe rien, jamais.

De mon coté, je constatais que l'état moral de mon compagnon était au plus bas, que nous allions de frustrations en frustrations, et que notre vie de couple, affective et sexuelle finissait par en patir.
Bob voulait plein de gens.
Il n'avait que moi à se mettre sous la dent.
Il discutait en ligne avec des gens qui où n'etaient pas ce qu'ils disaient etre, ou on leur plaisait pas, ou ils ne ME plaisaient pas, ou les agendas correspondaient pas, ou si ou si ou ca.
Bref, comme disait l'autre :
Beaucoup de bruit pour rien...

Et surtout beaucoup d'energie, de temps, de désillusions.
Tout ce temps qu'on aurait pu passer à (rayer la mention inutile)
Faire des calins
Faire des ballades avec le petit
Faire le menage
Faire le sexe torride comme au premier jour
Sortir avec des amis
on le passait frénétiquement sur des sites de rencontres, sur un msn dont la liste de contact devenait aussi impressionnante que le nombre de chomeurs dans ce beau pays, et tout ca pour....
Passer la soirée a deux devant la télé.

Bob a finit pas voir sa libido baisser de dépit.
Il s'est renfermé, et de mon coté, j'etais en attente d'une sorte de retour en arrière.
Je voulais retrouver le Bob que j'aime.

J'essayais tant bien que mal de continuer les recherches mais le coeur n'y était plus vraiment.
Ni l'envie, ni l'energie.
Comme Bob, je rentrai dans un etat morose, compulsant les annonces non par envie (comme c'etait le cas au début), mais plus dans l'espoir de reveiller mon Bob amorphe.

Et la , sans prévenir, est arrivée l'overdose.
Les memes gens qui vous contactent 10 fois, les memes annonces, avec les memes questions, a qui on donne les memes reponses, le vide, la lassitude, l'ennui, l'enervement.

Lors d'une discussion animée, bob et moi avons crevé l'abces.
Je lui ai dit que je les supportai plus.
Que j'en avais marre de passer mon temps sur des sites de rencontre pour rien
Que j'etais a bout.
Je lui ai dit que les gens j'avais pas envie de les caliner, mais de les taper.
Et qu'au final, je trouvais que cette experience nous avait amené certes des trucs bien, mais dans l'ensemble plutot du negatif.
Il suffisait de regarder notre vie de couple pour s'apercevoir qu'il y avait un "avant", et un "apres" et que franchement, moi, j'aimerai bien récuperer l'"avant".

Bob m'a alors posé la question fatidique :
"Si tu veux, on arrete".
Et moi connement ou naivement, j'ai dit "oui".

Je pensais bien sur que tout allait redevenir comme avant.
Certains se mettent le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, moi j'ai visé l'omoplate.

Bob avait gouté a quelque chose, ca lui avait plu, et la, il n'y avait plus droit.
Loin de remonter dans les sondages, sa libido a fait une chute digne d'un jeudi noir, et la morosité d'avant aurait pu passer pour de la gaité face a son nouvel état moral.

Qu'avais je fait la?

Il nous fallu une autre de ces belles discussions pour comprendre le fond du probleme.
Bob me reprochait en fait de faire semblant, de lui avoir fait croire que c'etait possible, alors que ca ne l'était pas.
Comme si j'avais refermé la boite de Pandore quelques secondes apres qu'il ai été emerveillé par son contenu.

Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il me reprochait en fait.
Dans ma tete, à l'epoque ou il m'a proposé cette idée, j'aurai pu tout bonnement dire non, et en assumer les consequences.
Sur le moment, je me suis dit (et je lui ai dit), essayons, on verra bien.
Je trouvais que c'etait deja un enorme progres par rapport au "non" définitif et que ca permettait de tester "la chose".

Si ça ne se passait pas bien, on pourrait toujours arreter.
Or la, force était de constater que ca ne se passait pas bien du tout, et je me sentais obligé de mettre le hola.

Bob ne l'avait pas prit comme ca.
C'etait soi oui, soi non, et la j'avais dit oui.
Donc c'etait oui
Point barre.

D'ou incomprehesion mutuelle, et d'ou encore une fois, frustration.
Pas de demi mesure.
Tout ou rien.
Ce sera donc rien.

Apres quelques petits mois d'arret total, ou aucun site ne fut ouvert, et ou msn resta desesperement fermé, nous nous rendimes a une fete prevue de longue date.

Un anniversaire d'une personne que nous avions rencontré l'année precedente, que nous aimions beaucoup, que nous n'avions pas vu depuis longtemps, et dont nous ne voulions pas rater l'anniversaire.

Les amis de mes amis etant mes amis, peut etre pourrions nous rencontrer des gens sympathiques sans passer par le filtre sites/msn mais en passant plutot par le filtre : "tiens, c'est mes amis, ils sont cools".

Nous passames une agreable soirée (diner puis sortie) ou nous fimes la connaissance (en tout bien tout honneur meme si nous n'etions que tres peu habillés) de personnes vraiment charmantes qui nous reconcilierent avec le "milieu".

Le courant passant bien, nous revimes par la suite un charmant couple, doux, gentil, interessant, respectueux et tres calins comme nous.

Nous passames un excellent moment.
Bob regarda sa femme, enlacée dans les bras d'une autre femme, passionnée dans les bras d'un autre couple, et il comprit à ce moment la que jamais, au grand jamais, sa femme n'aimait pas cela ou etait contre, ou faisant semblant ou quoi que ce soit.
Je pourrai vous raconter ce que nous fimes, mais ce ne serait que des mots et il faut le vivre pour le comprendre.
Le fait est que Bob et moi passames un moment extraordinaire (que nos compagnons de jeu eurent l'air d'apprecier grandement aussi), qui nous unit bien plus que le break, qui en plus de nous donner enormement de plaisir, nous redonna aussi enormement de passion.

Nous passames les jours suivants le sourire béat et des images plein la tete.

Il y a la fin, et il y a les moyens.
La fin j'adore, mais les moyens me gonflent.

Je pense que je n'ai pas la bonne approche pour rencontrer les bonnes personnes.
En gros, pour X raison, je m'y prend mal.

Manque de confiance (en moi, comme en l'autre, ce grand inconnu, potentiellement armé d'un couteau... bon, ok, j'arrete...) , manque d'energie, manque de temps.
Clairement, il me manque quelque chose, et j'y travaille.
Comme disait ma grand-mere, il manque toujours trois sous pour faire un franc, et a moi, il me manque toujours une femme pour un trio coquin.

Si tu es blonde, à forte poitrine....