samedi 27 octobre 2007

L’important, c’est le chemin…

Une fois n'est pas coutume (et la dernière remontant quand même à plus d'un an), c'est avec joie, curiosité et non sans une certaine fierté que je laisse la place à mon cher et tendre (j'ai nommé Bob) pour vous donner son point de vue...

Comme Gwen a eu la bonne idée de reprendre ce blog pour y livrer ses impressions, doutes , envies ou simples pensées du moment, je reprend aussi la plume pour vous donner ma modeste vision de la chose (et quelle chose…).

Quel constat au bout d’un peu plus d’un an de cette « aventure »?

D’abord le bonheur véritable d’avoir eu la chance de rencontrer des vrais gens biens, sympas, respectueux, doux et attentifs aux autres (et pas qu’à leur plaisir physiques en plus). Des rencontres simples et voluptueuses, drôles et excitantes, presque irréelles mais tellement enrichissantes. Des gens avec qui on a partagé et on partage encore plus qu’un simple moment de baise, des gens avec qui on peut parler de tout et de n’importe quoi sans trop de calcul, avec qui on peut simplement profiter d’un morceau de fromage fondu ou d’une ballade à la campagne, des personnes douces et honnêtes avec qui on peut simplement VIVRE un beau moment, «un court instant de lucidité ».

Ce sont ces personnes qui me donnent envie de continuer, de rencontrer, avec Gwen, d’autres individus ordinaires pour de instants vraiment extra. Ce sont elles aussi qui me poussent à vouloir découvrir d’autres envies, assouvir d’autres fantasmes, de continuer notre chemin en compagnie de nouveaux amis. Sans oublier famille et autres amis pour autant, mais sur des routes parallèles.

Malheureusement, à mes yeux, le libertinage ne s’arrête pas à ces seules rencontres et bons moments. L’autre face de ce monde, à l’image du restant de la société, c’est une faune cosmopolite de gens avec qui on aimerait pas se retrouver bloqué dans un ascenseur un vendredi soir de week-end prolongé.

Un défilé de connards de toutes espèces, de champions du monde de la mythomanie, de nanas frustrées et qui tiennent à le rester en attendant le prince charmant accompagné d’une cohorte de hardeurs apte à satisfaire leur appétit sexuel débordant mais refoulé, la variante étant l’attente de l’amante parfaite capable de leur jouer le remake de « Joy and Joan » dans le pavillon familial du 77, de couples « qu’aimeraient bien mais qui peuvent point », d’infidèles incontrôlables, de champions du monde de la mythomanie (ah oui, déjà cités, mais ils ont tendance à revenir car ils ne souviennent plus de votre pseudo), de j’me la pète en long en large et en largueur, enfin bref, de contacts, mêmes succincts, aussi inutiles qu’énervants à la longue. Et tout ça, via des millions voire des milliards de mots, émoticons, smileys et autre formules incontournables du milieu, genre :
- et vous êtes bi comment ?
- madame est très jolie
- cam ?
- ma femme est pas encore prête, mais ça vous branche pas un trio ?
échangés sur Internet et surtout par MSN,le nouveau grand prêtre de l’échangisme, le point de rendez vous obligé pour adultes consentants voulant jouer entre eux avec leurs parties génitales.

Par nature et par profession (non, je ne vous dirais pas laquelle !), j’aime la correspondance épistolaire et les mots. Mais trop c’est trop, surtout quand 95% de ces écrits s’avèrent totalement stériles.

Ok, ça me permet d’enrichir chaque jour un peu plus ma collection d’émoticons bizarres.

Ok, on est pas des sauvages et comme on est des feignants d’Homo sapiens numericus, on préfère ça à bouger notre gros cul pour rencontrer des vrais gens pour des parties de jambes en l’air (ou, entre parenthèse, on peut aussi tomber sur les mêmes gens détestables).

Ok, parfois ces dialogues ont un peu plus de saveur que d’habitude et débouchent enfin sur une concrétisation rapide et désirée des deux cotés.

Mais bon, pourquoi tant de gens prennent un malin plaisir à se compliquer singulièrement la vie ? Si on s’engage dans une démarche libertine, on l’assume un minimum.

On est là pour s’amuser, bordel, profiter, pas se bouffer la vie !

La légèreté du libertinage, de la montée du désir à l’étreinte physique brûlante et passionnée, ne devrait jamais s’effacer devant des calculs s’apparentant plus à de la gestion de plan social qu’à de l’amour libre.

De ces échanges vains au goût d’inachevé, je ressort une profonde frustration, une espèce de haine latente qui monte envers nombre de mes semblables et qui me fait douter par moment de mes (nos) envies. Et puis la barre orange d’un nouveau message MSN clignote sur l’écran du PC, un petit mot gentil de ma douce ou d’un(e) des ami(e)s évoqué(e)s plus haut me ramène heureusement à de plus positives aspirations et fait renaître l’envie. Bon, c’est peut être pas ce soir qu’on fera le « p’tit train » ou que Rocco Siffredi rougirait devant nos pratiques, mais ça viendra…

Car paradoxalement, cette quête effrénée de plaisir via l’échange physique que l’on désirerait quasi instantané (du moins dans mon cas), particulièrement à la mode à notre époque d’accélération de la notion de temps, est en train de m’apprendre une véritable vertu, que pour le moment, tous mes efforts n’avaient pas suffit à me faire acquérir:
la patience.

Et rien que pour ça, le chemin mérite d’être parcouru.

Bob
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